Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) va changer au 1er janvier 2026. Ce changement pourrait sortir 850 000 logements du statut de passoires thermiques.
En cause : une correction du mode de calcul qui pénalisait jusqu'ici l'électricité, pourtant énergie bas carbone en France. Décryptage.
Pourquoi le DPE pénalisait l’électricité jusqu’à présent ?
Le DPE actuel utilise un coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire fixé à 2,3. Cela signifie qu’un logement chauffé à l’électricité était considéré comme consommant 2,3 fois plus d’énergie primaire que ce qu’il consommait réellement en énergie finale.
Résultat : un grand nombre de logements tout-électrique se retrouvaient avec une étiquette F ou G, même s’ils avaient été rénovés ou consommaient peu en pratique.
Ce biais méthodologique décourageait les ménages à se tourner vers des solutions électriques, alors même que la stratégie énergétique française vise à décarboner les usages.
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Ce qui va changer en 2026
À partir du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9, conformément à une directive européenne révisée en 2023.
➡️ Cette évolution va permettre de revaloriser le DPE des logements chauffés à l’électricité, en réduisant leur consommation d’énergie primaire calculée.
Exemple :
Un logement affichant actuellement 300 kWh/m²/an passerait à 247 kWh/m²/an, soit une baisse de 17 %. De quoi faire basculer de nombreux biens d’une étiquette F ou G vers E ou D.
Quels logements sont concernés ?
Ce sont principalement :
- Les logements chauffés uniquement à l’électricité (convecteurs, PAC, radiateurs électriques)
- Les logements avec eau chaude sanitaire électrique, même si le chauffage est au fioul ou au gaz
- Les logements récents ou bien isolés pénalisés par le DPE actuel
Au total, environ 850 000 logements pourraient sortir du statut de passoire thermique d'ici à 2026 selon le Gouvernement et Matignon.
Une réforme très attendue par les professionnels
Cette évolution était demandée depuis des années par les propriétaires, diagnostiqueurs et syndicats immobiliers comme la FNAIM.
Pourquoi ? Parce qu’elle corrige un traitement injuste entre énergies fossiles et électricité, et rétablit la cohérence avec les objectifs climatiques français.
Le gouvernement Bayrou entend aussi répondre aux critiques de la Cour des comptes, qui dénonçait une réforme 2021 du DPE mal préparée et aux conséquences sous-estimées sur le marché locatif.
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Quel impact sur la location et la vente ?
Ce changement pourrait :
- Augmenter la valeur des biens actuellement classés F ou G
- Éviter l’interdiction de louer pour des milliers de logements à partir de 2028
- Réduire les travaux de rénovation exigés pour la mise en location
- Rendre plus lisible les investissements, notamment pour les rénovations électriques
Mais attention : le coût de l’énergie électrique ne baisse pas. Cette évolution n’affecte pas les factures, uniquement la notation réglementaire.
Une étape politique… et technique
Le nouvel arrêté sera signé en septembre 2025, après consultation publique. Le logiciel officiel de calcul du DPE devra être mis à jour, avec conséquences sur tous les diagnostics établis après cette date.
Les prochaines révisions européennes du coefficient énergétique pourraient encore faire évoluer ce chiffre dans les années à venir.