La chute du gouvernement Bayrou le 8 septembre, suivie de la nomination express de Sébastien Lecornu à Matignon, bouleverse le paysage politique.
Entre incertitude budgétaire, enjeux fiscaux et marché du crédit sous tension, les propriétaires bailleurs s’interrogent : que peut-on attendre de ce nouveau gouvernement pour le logement ?
Changement de Premier ministre : une stabilité retrouvée ?
La nomination rapide de Sébastien Lecornu a temporairement rassuré les marchés et les acteurs du secteur.
« L’annonce d’un nouveau Premier ministre a redonné de la visibilité. Elle a rassuré les marchés financiers, qui se méfient de la politique des extrêmes », explique Sandrine Allonier (Vousfinancer).
Mais cette stabilité pourrait être de courte durée. Un vote de confiance pourrait avoir lieu, et si Lecornu échoue à constituer une majorité, une nouvelle censure ou une dissolution n’est pas à exclure.
Concrètement, l’incertitude politique reste bien présente.
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Valérie Létard et le projet du statut bailleur privé en suspens
Valérie Létard au Logement sera-t-elle reconduite dans ses fonctions ? Elle portait notamment le projet de “statut du bailleur privé”, censé entrer dans le projet de loi de finances 2026.
L’objectif serait de relancer l’investissement locatif en permettant un amortissement fiscal des biens (4 % dans l’ancien, 5 % dans le neuf).
Mais ce dispositif est désormais en suspens :
« Si le nouveau gouvernement n’intègre pas cette mesure dans la version révisée du budget, tout dépendra des amendements parlementaires », analyse Capital.
Les professionnels tirent la sonnette d’alarme :
- « Sans investisseurs, il n’y aura plus de logements » (FPI)
- « Le statut du bailleur privé doit être sauvé » (UNIS, FNAIM)
Une reprise fragile du marché menacée par le contexte économique
Le marché immobilier a connu un regain d’activité en 2025 (+10 % de ventes sur un an), mais cette dynamique pourrait vite être freinée par :
- La hausse des taux d’emprunt de l’État (OAT 10 ans)
- La dégradation de la dette française par les agences de notation
- Le projet de loi de finances 2026 encore floue
« Les investisseurs ont besoin d’une visibilité fiscale. Pour l’instant, ils attendent », résume Sandrine Allonier.
Même son de cloche du côté des courtiers : si le climat politique reste tendu, les banques deviendront plus sélectives et les taux pourraient remonter au-delà de 3,5 %, selon Bruno Rouleau (Fédération du courtage en crédit, MySweetImmo).
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Ce qu’il faut retenir pour les investisseurs
- Le nouveau gouvernement reste fragile : un rejet du budget 2026 ou une défiance au Parlement relancerait l’instabilité.
- Le statut du bailleur privé est en suspens, mais pourrait encore être sauvé dans les débats parlementaires d’octobre.
- Les taux restent sous contrôle… pour l’instant : 3,12 % sur 15 ans, 3,23 % sur 20 ans (Pretto), mais la tendance pourrait vite changer.
- Les banques restent prêtes à prêter, mais sur des dossiers solides, avec apport, stabilité de revenus, et biens bien notés au DPE.
Conclusion : Le marché reste actif, mais la fenêtre d’action pourrait se refermer. Pour les investisseurs, anticiper reste le meilleur allié face à l’incertitude.