C’est officiel : le taux du Livret A va passer de 2,4 % à 1,7 % au 1er août 2025.
Cette baisse marquante touche aussi le LDDS et le LEP. Ce repli suscite des réactions et questionne sur la pertinence de conserver une partie de son épargne sur ces livrets. Bevouac fait le point pour vous.
Une baisse dictée par la formule de calcul
Le taux du Livret A est mis à jour deux fois par an, en janvier et en juillet. Il suit une formule combinant le taux d’inflation moyen (hors tabac) des six derniers mois et le taux interbancaire €STR, qui reflète les conditions monétaires de la zone euro.
Or, depuis le début de l’année, l’inflation a nettement reculé et s’est stabilisée autour de 1 %.
Dans le même temps, les taux interbancaires ont, eux aussi, baissé. Résultat : la formule aboutissait à un taux de 1,7 %. Le gouvernement a choisi de l’appliquer strictement, sans "coup de pouce", contrairement à certaines périodes passées.
Tous les nouveaux taux au 1er août 2025
Voici les taux officiels des principaux livrets réglementés à compter du 1er août :
- Livret A : 1,70 % (contre 2,40 % auparavant)
- LDDS (Livret de développement durable et solidaire) : 1,70 %
- LEP (Livret d’épargne populaire) : 2,70 % (contre 3,50 %, avec un maintien au-dessus de la formule)
- CEL (Compte épargne logement) : 1,25 % brut (soumis à l’impôt et aux cotisations sociales)
Tous ces produits, sauf le CEL, conservent une fiscalité avantageuse : aucun impôt ni prélèvement social sur les intérêts.
Quel impact pour les épargnants ?
Cette baisse réduit directement le rendement annuel pour les millions de détenteurs de livrets.
Un Livret A rempli au plafond (22 950 €) générait environ 551 € d’intérêts par an à 2,4 %. À 1,7 %, ce même placement ne rapportera plus que 390 €, soit 161 € de perte brute.
Même logique pour le LEP, qui baisse de 0,8 point. Pour un livret rempli à 10 000 €, cela représente 80 € d’intérêts en moins par an.
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Faut-il vider son Livret A ?
Le Livret A conserve certains atouts :
- Capital garanti ;
- Liquidité totale ;
- Exonération fiscale ;
- Simplicité.
Mais avec un rendement inférieur à 2 %, il n’est plus compétitif face à certaines alternatives sans risque ou l’immobilier.
Plusieurs banques proposent des livrets boostés à 3 ou 4 % pendant quelques mois, sous conditions. Les fonds euros d’assurance-vie, bien que moins liquides, peuvent offrir des rendements nets supérieurs à 2 %, selon les contrats et la durée.
Enfin, l’immobilier permet des rendements de 4 à 10 % (en plus de l’effet de levier !).
Pour les ménages modestes, le LEP reste le placement le plus rentable à court terme, avec un taux de 2,7 % net d’impôt. À condition d’y être éligible (revenu fiscal de référence < 22 419 € pour une personne seule en 2025).
Une bonne nouvelle pour le logement social… et les banques
Si les épargnants perdent en rendement, d’autres y trouvent leur compte. Le logement social, massivement financé par l’épargne centralisée du Livret A via la Caisse des Dépôts, va pouvoir emprunter à moindre coût.
Les banques, qui conservent une partie des fonds des livrets réglementés, profitent elles aussi de la baisse. Elles auront moins d’intérêts à reverser aux clients tout en conservant une part de ces dépôts pour financer l’économie (crédits aux TPE/PME notamment).
Ce qu’il faut retenir
- Le taux du Livret A tombe à 1,7 %, son niveau le plus bas depuis 2021
- Le LEP passe à 2,7 %, avec un soutien volontaire de Bercy
- Les épargnants perdent entre 100 et 150 € d’intérêts par an en moyenne
- Des alternatives plus rémunératrices existent, sous conditions (livrets boostés, assurance-vie, PEL…)
- Le logement social et les banques bénéficieront de taux d’emprunt plus faibles