Alors que le marché immobilier montrait des signes de reprise, l’équation du crédit se complique à nouveau.
Mais entre instabilité politique, hausse des taux d’emprunt de l’État et incertitude économique, les conditions d’emprunt pourraient se durcir dès cet automne, selon plusieurs experts du secteur.
Un contexte politique explosif… et des taux qui frémissent déjà
Le renversement du gouvernement Bayrou, le vote de défiance du 8 septembre, et l’attente de la décision de Fitch sur la note de la dette française (le 12 septembre) créent un climat tendu.
Résultat : les taux d’emprunt de l’État français (OAT 10 ans), utilisés comme référence par les banques, ont bondi à 3,6 % début septembre, contre 3,2 % à l’été.
« Depuis le printemps, les banques prêtaient à des taux inférieurs à ceux de l’OAT 10 ans. Ce n’est pas tenable longtemps », résume Olivier Lendrevie (MoneySmart), cité dans Les Échos.
{{simulateur-emprunt="https://www.bevouac.com/composants-dynamiques"}}
Ce que les banques regardent vraiment
Les banques ne se basent pas uniquement sur l’OAT 10 ans. Elles suivent aussi le coût de refinancement via les “covered bonds” (obligations foncières) qui évoluent dans le même sens.
Plus ces outils coûtent cher, plus les banques sont tentées d’augmenter les taux proposés aux emprunteurs.
« Peu de signaux laissent penser que les taux vont baisser à nouveau », selon Thomas Lefebvre (SeLoger/MeilleursAgents), qui anticipe une hausse progressive vers 3,5 % d’ici fin 2025.
Trois scénarios possibles pour les mois à venir
Selon une analyse de Pretto de septembre 2025, l’évolution des taux dépendra surtout de la réponse politique :
- Scénario 1 : Stabilisation rapide
→ Un nouveau Premier ministre rassurant pourrait calmer les marchés et maintenir les taux autour de 3,3-3,4 %. - Scénario 2 : Incertitude prolongée
→ Si les discussions s’éternisent, les marchés s’impatienteront, et les taux pourraient grimper à 3,6-3,7 %. - Scénario 3 : Dissolution + mauvaise note
→ En cas de nouvelle crise politique et d’un abaissement de la note par Fitch, les taux pourraient dépasser 4 % début 2026.
Ce que ça change pour les emprunteurs
Même si la hausse n’est pas encore massive, le moment actuel est perçu comme une fenêtre d’opportunité :
- En septembre, les taux restent contenus : 3,12 % sur 15 ans, 3,23 % sur 20 ans, 3,33 % sur 25 ans.
- Les bons dossiers obtiennent encore des taux autour de 2,99 %, notamment les moins de 36 ans ou les projets avec DPE A, B ou C.
- Certaines banques accordent encore des décotes pour les projets de rénovation ou pour capter des profils solides.
« Les banques restent prêtes à prêter, mais elles deviennent plus sélectives », observe Sandrine Allonier (Vousfinancer).
{{simulateur-emprunt-2="https://www.bevouac.com/composants-dynamiques"}}
Pour les investisseurs, agir sans tarder ?
- Un achat acté maintenant permet de verrouiller un taux encore correct, avant que la situation ne se dégrade.
- Le pouvoir d’achat immobilier s’est déjà réduit : selon MeilleursAgents, les acheteurs n’ont plus que 72 m² en moyenne, comme en 2022.
- La situation reste fluide. Il vaut mieux préparer son dossier dès maintenant : bon apport, charges maîtrisées, DPE correct, revenus stables.
💡 Le mot d’ordre : anticiper. Même si rien n’est encore figé, tous les signaux convergent vers une hausse lente, mais durable des taux immobiliers.