La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a publié les déclarations d’intérêts et de patrimoine des 36 membres du gouvernement de François Bayrou. Entre fortunes massives, endettements classiques, œuvres d’art et capital-risque, tour d’horizon de ce que les ministres possèdent… ou pas.
Des ministres multimillionnaires à Bercy
Deux poids lourds économiques du gouvernement figurent en tête du classement patrimonial.
- Éric Lombard, ministre de l’Industrie, affiche près de 23 millions d’euros. Son patrimoine comprend une maison à Paris estimée à 6 M€, un appartement à 1,4 M€, un voilier à 140 000 €, 1,7 M€ d’assurance vie, 612 000 € d’œuvres d’art, 4,2 M€ sur un compte courant d’associé et une entreprise valorisée à 6,8 M€.
- Marc Ferracci, ministre de l’Économie, dépasse 21 millions d’euros, principalement via sa participation dans Icare Finance. En dehors d’un appartement parisien (250 000 € de quote-part) et d’une maison en Loire-Atlantique, le reste est quasi inexistant.
Des profils plus modestes… parfois à découvert
À l’autre bout du spectre, Gérald Darmanin déclare moins de 78 000 € de patrimoine net. Son compte courant affiche moins 600 €, et il rembourse un prêt de 193 733 € pour un appartement dans le Nord.
Manuel Valls, lui, mise tout (ou presque) sur l’art : 100 000 € d’œuvres, moins de 3 000 € en assurance vie, pas d’immobilier ni d’actions. Mention spéciale pour son compte courant : 18 000 €.
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L’immobilier reste une valeur sûre pour les ministres
La pierre reste le socle du patrimoine ministériel :
- Jean-Noël Barrot détient 9 biens immobiliers, pour plus de 2 M€, quasi tous issus de donations ou d’héritages.
- François Bayrou, de son côté, ne possède ni actions ni assurance vie, mais plusieurs biens immobiliers, plusieurs comptes bancaires et… quatre voitures.
- François Rebsamen cumule deux biens pour 770 000 € et des parts en SCI à hauteur de 115 000 €.
Stratégies financières plus agressives pour certains
D’autres membres du gouvernement montrent un appétit plus marqué pour la finance :
- Rachida Dati investit massivement en comptes-titres (2,85 M€), assurance vie (2,3 M€) et PEA (118 500 €). Elle détient également un compte à la Banque Centrale Populaire du Maroc.
- Laurent Saint-Martin est exposé au capital-risque via les fonds FCPI de sa conjointe (564 000 €), en lien avec son ancienne fonction à Business France.
Conflits d’intérêts : la HATVP veille
La Haute Autorité a exigé des déclarations rectificatives dans plusieurs cas. Elle a aussi publié des décrets de déport pour 10 ministres, les empêchant de traiter certains sujets sensibles pendant leur mandat.
Les placements financiers sont aussi scrutés : tout produit boursier doit être géré de façon à éviter le moindre droit de regard, notamment pour prévenir les délits d’initiés.
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Ce que ça dit sur la gestion patrimoniale des élites politiques
Le constat est clair :
- Plus on est riche, plus on diversifie (entreprise, actions, art, bateaux).
- Les moins fortunés restent sur le triptyque crédit immo, Livret A, assurance vie.
- Le foncier reste central, même chez ceux qui ont les moyens d’aller chercher de la performance ailleurs.
Et entre deux déclarations, une certitude : tout le monde n’a pas les mêmes armes pour optimiser sa fiscalité.